PREMIÈRES RENCONTRES 2014 : Programmation spectacles

Son free son

Cie Médiane

Création Premières Rencontres 2014

Spectacle de musiques tricotées pour les tout-petits et leurs proches. Avec un couple d’amoureux et quelques notes de musique. Elle chante… Il fait vibrer les cordes. Un pas vers lui… une note vers elle. La musique des regards s’esquisse, court le long des fils de laine, hésite puis s’enfle jusqu’à nous emporter dans un grand câlin de musique. Son free Son est un spectacle musical proposé aux tout-petits et leurs proches, une première expérience artistique à vivre ensemble confortablement installés au creux des coussins et des bras, où l’amour emprunte des chemins de notes ramassées en solo, en duo, pour arriver jusqu’au chœur… au cœur… Tant il est vrai que nous avons besoin de l’autre pour grandir.

Conception, mise en scène : Catherine Sombsthay
Conception, chant et jeu : Emmanuelle Zanfonato
Conception, musique et jeu : Bertrand Sombsthay
Collaboration scénographique : Thierry Cadin, Pierre Gattoni, Dominique Hardy, Quentin Charrois
Graphisme photos : Bart Kootstra

Coproductions : Espace Culturel de Vendenheim, Graines de spectacles Clermont-Ferrand, Ville de Schiltigheim, TJP Centre Dramatique National d’Alsace Strasbourg. Soutiens : DRAC Alsace, Ville de Strasbourg, Région Alsace, Conseil Général du Bas-Rhin, Communauté de Communes de Berstett.

Ce spectacle produit par La Compagnie Médiane a bénéficié d’une aide à la création par le Conseil Général du Val d’Oise dans le cadre des Premières Rencontres 2014.

La chronique

Des abat-jours qui diffusent au dessus de nos têtes une lumière tamisée, quatre grands canapés où l’on se blottit les uns contre les autres, des coussins qui nous embrassent : nous sommes les invités choyés d’un couple tendre qui vient nous conter comment les relations humaines se tissent avec des petits riens. Lui est musicien, calme, doux, posé. Elle est chanteuse, espiègle, sensuelle, vive. Il la couve de son regard, il l’écoute et l’accompagne au cours de ses jeux d’approche et de construction d’un nid d’amour qui deviendra le nôtre. Avec les objets les plus simples, fils de laine, gobelets en plastique, boîtes de conserve et morceaux de bois, ce couple d’amoureux transforme progressivement leur petit salon en un cocon sonore, musical et coloré. On est avec eux, à l’intérieur, protégés par une architecture de fils croisés, prêts à nous glisser dans les bras de Morphée .« Go to sleep, go to bed, oh baby » nous chantait-elle quand elle nous a accueillis. Sans crainte, sans pleurs, on entre ensemble dans la nuit avec juste une petite lanterne qui éclaire par intermittences, comme de petites étoiles, notre plafond de laine. Ce spectacle, écrit minutieusement, ne laisse rien au hasard : gestes, regards échangés, petits bouts de laine manipulés, voix et sons sont les composantes rigoureusement choisies et agencées d’une traversée qui nous emporte du jour à la nuit, du visible à l’invisible. Une belle première approche pour les tout petits du mystère de ce qui nous relie les uns aux autres.

Dominique Duthuit

Caminos/Chemins

Cie Titeres de Maria Parrato

Des objets, morceaux de bois, pierres, fumée, gouttes d’eau.
En l’air au bout d’une canne à pêche, un cadre en fer forgé se balance.
C’est le lieu du temps suspendu où apparaissent les objets.
Ces objets, en entrant dans le cadre, vivent une transformation, et, dès cet instant, le temps s’étire…

Interprète : Maria Jose Frias
Direction : Carlos Laredo

Direction artistique et production : Titeres de Maria Parrato

La chronique

Nous sommes dans une sorte de grotte sombre où tous nos sens sont exacerbés : les sons résonnent, les objets se projettent en figures mystérieuses, la vue se brouille dans la fumée d’un bâton d’encens. Une femme en tablier gris est la maîtresse de ce lieu, un peu sorcière, un peu magicienne. Seule, très concentrée, elle manipule bassine et eau, bois et cailloux, clous et boîte en ferraille, courge séchée, feuilles mortes et pomme pour les associer, les transformer, leur offrir une seconde vie. Très animale, son approche de la matière est sensorielle : elle renifle, touche, goûte et accompagne chacun de ses gestes d’une voix qui semble sortir de ses entrailles, souffles, râles, cris, chants. Dans un mystère permanent, dans un temps suspendu, elle fait surgir de ses objets des formes tout aussi étranges que familières. Caminos (« chemins » en espagnol) est un voyage au pays des songes qui entraînent les tout petits à travers les saisons et l’impermanence du monde.

Dominique Duthuit

Paradéïsos

Cie AMK

Et si le Paradis existait sur terre, grâce à une telle qualité d’échanges que nous pourrions tout repenser : la terre, soi-même et les autres ?

« Paradéïsos » est le rêve chorégraphié d’un écosystème harmonieux, proposant aux enfants une joie de vivre, au coeur d’une Islande peuplée de petits êtres dansants. Emerveillements, métamorphoses, éclosions, enfantements. Ces forces vitales prennent corps dans un doux tourbillon de cycles, rythmé par la magie d’un objet déployant peu à peu ses multiples facettes.

Images animées, musique, chants, danse et sculptures s’articulent en trois jardins des délices, trois espaces pour s’offrir ici-bas le temps d’une nouvelle Genèse.

Conception, scénographie et réalisation vidéo : Cécile Fraysse
Musique live : Alexandre Lévy
Danse : Valentine Paley
Collaboration post-production et animations : Frédéric Poulain
Création lumières : David Boots

Co-production Espace Boris Vian, scène conventionnée jeunes publics des Ulis, Espace Périphérique La Villette, festival Petits Bonheurs/Les Casteliers à Montréal (Québec).
Résidences de création : La NEF à Pantin, Espace Germinal à Fosses, Espace Périphérique La Villette Partenaires de création : Festival Fontenay en Scènes, Centre Culturel de Persan, Théâtre Dunois Paris, Compagnie ACTA dans le cadre des PREMIERES RENCONTRES.

Avec le soutien du Conseil Général du Val d’Oise. La cie AMK est conventionnée par la DRAC Ile de France et la Région Ile de France.

La chronique

Le paradis n’est pas une utopie, c’est une réalité qui est à notre portée, elle se construit à l’intérieur de soi et dans la rencontre avec le monde extérieur. A partir de cette belle idée réconciliatrice, inspirée de l’œuvre de Séverine Auffret « Aspects du paradis », Cécile Fraysse tisse le fil d’un voyage sensoriel, mental et affectif qui ouvre les possibles de la création d’un paradis. Et il se dessine sous nos yeux, progressivement, à partir d’une grande diversité de matériaux scéniques à la fois palpables et impalpables, familiers et magiques, domestiqués et sauvages. Tout est là pour que chacun puisse venir inventer une terre imaginaire et féconde : le son, la lumière, la matière et une danseuse, incarnation de nous-mêmes, qui va naître et agir à l’écoute d’un environnement en perpétuel mouvement. Le plateau est une sorte de matrice qui vient nourrir, et nos sens, et nos émotions, et notre capacité à oser nous mettre en marche. On entend la terre qui craque et le déferlement des torrents, on voit sur grand écran des paysages sauvages d’Islande où s’affrontent la glace et le feu, on écoute des voix d’enfants qui nous parlent de bonheurs, de peurs, d’amour, on rencontre de drôles de petits êtres qui viennent se loger dans la nature, …Sans être évidemment la grande prêtresse qui connait les clés du bonheur, la metteur en scène nous immerge dans un territoire où sont rassemblés les éléments fondateurs de la vie, tout autant ceux que l’on maîtrise que ceux qui nous dépassent. Ne reste plus aux enfants spectateurs qu’à faire leur miel de toute cette matière pour y puiser des énergies de vie. « Paradéïsos » nous dit Cécile Fraysse, « c’est une terre neuve en devenir, entre paradis et enfer. Elle a autant de visages que de spectateurs, chacun peut s’y projeter et y circuler librement. » A la fin du spectacle, chaque enfant part avec une petite graine qui sera le début d’un petit jardin paradisiaque à partager.

Dominique Duthuit

Dal Vivo

Flop Lefebvre

Construction, « dal vivo ! / sur le vif ! », d’un tableau de lumière.

En regard et à partir d’un dispositif désuet, manipulé et éclairé entièrement à vue, apparait sur le mur une image vivante et fragile. Une peinture éphémère dans laquelle les particules de lumière remplacent les pigments. Le « tableau-témoin » d’un instant au cours duquel les reflets, les ombres, le flou et le net s’organisent au gré des tentatives et des accidents en une composition empirique et poétique. Performance sur le geste et la lumière pour tous les publics dès le plus jeune âge.

Conception et interprétation : Flop Lefebvre
Crédit photo : Jef Rabillon

Co-production Le Channel, Scène Nationale de Calais – A.T.H. Associés, Lili Désastres.

Chronique

Flop est un cinéaste sans caméra, ni pellicule, qui cherche à donner aux objets les plus familiers une deuxième chance d’exister. En faisant confiance à l’aléatoire, à l’accident, il les éclaire pour qu’ils se projettent et se révèlent sur grand écran sous une forme dont il ne soupçonnait pas l’existence. Artisan du peu, il dispose au sol de petites choses bien choisies qu’il affectionne (bouquet, bougie, fleurs séchées, verre, …) et il s’arme des outils les plus rudimentaires pour mieux réussir à les métamorphoser: lentilles, miroirs, diapos, bouts de scotch suspendus ici ou là, petits mécanismes bricolés maison. Puis, un peu comme un chat, lentement, il se déplace, s’approche de chacun des objets et dirige sur eux le faisceau de sa lampe. De natures mortes figées, ils deviennent alors des ombres portées chargées d’une énergie vibrante. Dans un mouvement perpétuel et toujours inattendu, rythmées par le son des rouages de ses machines fragiles, les ombres se colorent, s’effacent, se métamorphosent, se relient les unes aux autres pour composer d’incessants paysages qui finissent par se fondre dans le cosmos. Le regard rivé sur la toile, comme au cinéma, on part en voyage dans un autre monde dont chacun, enfant et adulte, peut se raconter l’histoire. C’est tout simplement magique !

Dominique Duthuit

Petit Câlin

Cie Dance Theatre Auraco

La performance dansée Petit Câlin est comme une douce étreinte où le public est invité à se concentrer et à se détendre, à se tordre de rire, à pleurer, à être très sérieux ; où il y a de la place pour désirer et pour être réconforté. L’idée et le nom de la pièce viennent de l’expression française « petit câlin », qui correspond à la façon de prendre dans ses bras, tout contre soi, un nouveau-né. Le jeu du mouvement avec un espace limité par une corde au sol, la voix et les lumières transportent le public d’une émotion à une autre.

Concept et mise en scène : Päivi Aura
Chorégraphie : Päivi Aura, Takako Matsuda
Musique : Philippe-Marcel Iung
Lumières : Keijo Vainio Costumes : Piritta Kämi-Conway
Danseuse : Takako Matsuda
Musicien : Philippe-Marcel Iung
Photos : Rene Korpela
Affiche : Keanne van de Kreeke

Production : Dance Theatre Auraco

La chronique

Sur un plateau vide, où est juste abandonnée une petite corde, un homme et une femme dialoguent. L’homme s’exprime par la voix, la femme par le corps. Elle l’écoute et sans le regarder, elle répond par le geste dansé. Assise au départ, dans une position d’attente, elle se lève, traversée par des émotions et des désirs qui dictent les mouvements de son corps. Instinctivement, elle passe de l’agitation quasi animale à la maitrise harmonieuse de ses gestes en passant par de très courtes postures immobiles. Ses rythmes, ses états, ses positions (assise, à quatre pattes, couchée, debout), ses déplacements, ses mouvements infimes ou amples, saccadés ou fluides ne cessent de varier. Elle semble être dans une quête de réconfort, de plénitude, peut-être. Après de multiples explorations d’un territoire qu’elle ne réussira jamais à circonscrire, elle se construit avec la corde un petit nid pour s’apaiser. Ce spectacle repose sur la qualité expressive des gestes de Takako Matsuda, magnifique danseuse qui tient en haleine les tout petits. Concentrés, ils partagent avec cette artiste le goût et le besoin de trouver la satisfaction d’être au monde.

Dominique Duthuit

Ho un punto fra le mani

Tam Teatromusica 

Un corps dialogue avec le silence d’un point mobile dans l’espace, la poésie d’une ligne courbe évoquant un sourire. Accompagné par la musique, il s’immerge dans une explosion de couleurs, à la fois nourriture et parfum… Autant de sensations pour inviter le tout petit à plonger à son tour dans ce miroir d’images.

Conception et mise en scène de Flavia Bussolotto
Réalisations digitales en temps réel d’Alessandro Martinello
Musiques de Michele Sambin
Avec Flavia Bussolotto

Production : Tam Teatromusica

La chronique

Le dispositif est simple et ludique : une femme est devant une toile blanche sur laquelle est projeté un point lumineux. Ce dernier est coquin, imprévisible, mobile et transformable. Il devient ballon sauteur, il se démultiplie, il disparaît et réapparaît, il est la ligne qui cloisonne ou redessine l’espace. Se laissera-t-il attraper et apprivoiser ? Chacun de ses déplacements, chacune de ses transformations est associé aux sons du violoncelle, qui lui aussi nous entraîne dans une multitude de possibles sonores. Au cours d’une partition graphique et musicale toujours plus inventive, des tableaux vivants naissent sous nos yeux. En deux dimensions puis en trois dimensions, ils sont tout autant inspirés du cartoon que des peintures surréalistes. Avec une grande exigence d’écriture, sons et images s’unissent au fil d’un dialogue riche et savoureux. « Ho un punto fra le mani » est un spectacle jubilatoire qui traverse avec allégresse tous les arts, musique, danse, peinture, cinéma, théâtre. Une source d’émerveillement pour les tout-petits.

Dominique Duthuit

Stoplicht (feu rouge)

Cie wiersma & smeets

Un petit bonhomme blanc-lumineux veut voir son copain, le petit homme du feu rouge. Mais ce n’est vraiment pas facile et avant de se rencontrer l’un et l’autre, ils ont un long voyage à faire à travers un pays étrange, plein de lumières. Une grande aventure !
Pourquoi le petit homme change sa couleur en rouge ? Pourquoi le petit bonhomme vert ne veut jamais rester à sa place?

Idée et réalisation: Bram Wiersma & Moniek Smeets
Musique: Bram Wiersma

Production : wiersma & smeets

La chronique

Les deux artistes néerlandais Bram Wiersma et Moniek Smeets nous invitent au cœur même de leur atelier, un bric à brac où sont réunis les outils les plus éclectiques : fils électriques, feuilles papiers, tissu, verre, ventilateur, petits mécanismes ingénieux et de multiples lampes disséminées dans tous les coins. C’est un atelier d’hier et d’aujourd’hui où l’artisanat le plus élémentaire fait bon ménage avec la technologie la plus sophistiquée. Et de tout ce fatras de choses naît sous nos yeux de multiples histoires cocasses et merveilleuses. Le fil conducteur, qui les tisse les unes aux autres, est un petit bonhomme qui court, personnage familier des enfants qui autorise la traversée de la route quand le feu est au rouge. « Stoplicht, c’est un spectacle de lumière » nous dit Bram Wiersman en mettant dans ses poches deux petites lampes, une rouge et une verte.  Mais bien plus qu’un spectacle de lumière, c’est un spectacle complet qui sensibilise les tout petits à la peinture abstraite, au cinéma d’animation, au théâtre d’ombres et à la musique. Les yeux et les oreilles sont en perpétuel éveil, sans cesse étonnés par tout ce qui peut surgir devant nous, au-dessus de nous et autour de nous. Sans se poser en démiurges, les artistes manipulent tous leurs outils,  systèmes de projection et lampes de tout acabit en laissant le pouvoir à la création des images. Ce sont elles les maîtresses du jeu, coquines, elles apparaissent, se transforment et se glissent sur le corps même des artistes. C’est avec un bonheur fou et dans les éclats de rire que la lumière, jamais totalement domestiquée, toujours libre et vive, nous emporte dans une diversité d’univers, du plus réaliste au plus onirique, dont le dernier semble sans limite…

Dominique Duthuit

La Campagne en secret

Compagnie Les bruits de la lanterne

De grandes tentures de tissu blanc installées au-dessus et sur chaque côté de la scène, un petit objet motorisé avec une forte intensité lumineuse se déplace lentement et met en ombre des branches, des herbes, des fleurs…tout un chemin de nature.

Dans le plaisir à ralentir le temps, percevoir le jour qui se lève, la nuit qui s’installe, écouter le chant d’une rivière qui coule… prendre le temps de se poser devant ces beautés reconstituées.

Poésie et Musique accompagnent ce chemin parcouru ensemble.

Mise en scène: Catherine Morvan et Jean-Claude Oleksiak
Comédienne, manipulation d’objets, chanteuse: Catherine Morvan
Musicien : Jean-Claude Oleksiak

Avec le soutien du Conseil Général de Seine Saint Denis, du Théâtre de Vanves, de la MJC de Chilly Mazarin, de la Ville de Neuilly sur Marne et de la compagnie ACTA dans le cadre des PREMIERES RENCONTRES.

La chronique

De jardin à cour, posée sur des rails, le faisceau d’une petite lampe parcourt lentement une grande tenture de tissu blanc d’où surgissent des ombres mouvantes de feuilles, d’arbres ou de fleurs.  C’est à un voyage contemplatif au cœur d’une nature mystérieuse que nous convient Jean-Claude Oleksiak et Catherine Morvan. Il est compositeur et musicien, elle est chanteuse et plasticienne. Pas de véritable histoire dans leur spectacle, le fil dramaturgique, s’il en est un, ce sont les poèmes de François Cheng, des mots qui tendent à évoquer la beauté conjuguée du monde, de la nature et du corps humain.
Pour que les tout petits puissent se laisser bercer par leurs sonorités, un univers à la frontière du visible et de l’invisible se compose en direct sous leurs yeux. Dans une quasi-obscurité, ils se laissent happer par le chemin des ombres créées par des lanternes magiques, des lanternes vives, des vieux phares de vélo. Une simple branche ou une feuille fragile se métamorphosent en arbre séculaire ou en oiseau picoreur. Dans l’émerveillement, ils découvrent une représentation impalpable d’une nature en éternel mouvement.
Les sons de la contrebasse, de la flûte traversière, les frottements des cailloux, les phonèmes, sont autant de petites touches sonores qui ouvrent toujours plus large notre champ de perception. On entre tous, artistes et spectateurs, dans un ailleurs qui s’apparente au rêve, un ailleurs que chacun peut s’approprier librement.

Dominique Duthuit

Tic Tac Tic Tac

Cie Casa Degli Alfieri

Micro-narrations, petites actions, mouvements délicats, murmurés, sans paroles. Des histoires rythmées par des horloges particulières qui parlent du temps passé et du temps présent. Une simple scénographie, un « monde fragile » fait de maisons réalisées avec des matériaux naturels (branches, feuilles, terre, graines, flocons de neige…), de petites lumières et d’horloges, poésies de mouvements tendres, silencieux parfois clownesques.

Avec : Antonio Catalano
Mise en scène et scénographie : Antonio Catalano
Responsable technique : Matteo Catalano
Organisation et diffusion : Claudia Ponzone
Administration : Franca Veltro

Production casa degli alfieri – universi sensibili

La chronique

Après une présence de 34 ans dans le théâtre italien où il a pratiqué le théâtre de rue, la pantomime, le théâtre officiel, Antonio Catalano cherche aujourd’hui à créer un théâtre de la rencontre. Touche à tout, en perpétuelle recherche, à la fois plasticien, conteur, musicien et poète, il donne vie à des univers sensibles, proches de l’art brut, qui cherchent à réveiller notre capacité à savoir nous émerveiller des choses les plus simples. Il travaille comme il le dit « sur l’enfance avec l’enfance » dans l’improvisation libre, il ouvre des portes sur des mondes imaginaires où chacun peut se perdre ou se trouver, en laissant ses propres traces. Dans ce spectacle créé en 2011, il nous offre à voir de micro-narrations, de petites actions, des mouvements délicats, murmurés, sans mot. Des histoires marquées par des horloges particulières qui parlent du temps qui passe et du temps qui est là. Une simple scénographie, un «monde fragile» fait de maisons réalisées avec des matériaux naturels (branches, feuilles, terre, graines, flocons de neige…), de petites lumières et d’horloges qui marquent un temps poétique sans durée, fait de mouvements tendres, silencieux, parfois clownesques. Autant de voies possibles pour porter avec les petits un regard étonné sur tout ce qui nous entoure.

Dominique Duthuit

Le jardin sous la Lune

Cie Praxinoscope

Un jardin dans la pénombre, sous la lune, un véritable jardin, une représentation du monde en miniature avec sa géographie, des chemins, des mousses, une vieille souche, un arbuste. Un jardin pour enfants, un espace de liberté avec des instruments de musique, des poèmes, des odeurs, un jardin merveilleux avec des projections lumineuses, des apparitions d’images sur des brumes, de l’eau, des voiles, des sculptures végétales, de micro-jardins suspendus çà et là comme autant d’invitations à rêver…

Réalisation et mise en scène : Vincent Vergone avec des textes de Marcelle Delpastre
Interprètes : Vincent Vergone ou Emilie Pachot
Musiciennes : Marion Loraillère ou Muriel Gastebois
Costumes : Amano Louis

En résidence avec Les Treize Arches – Nouveau Théâtre de Brive En coréalisation avec le Théâtre Dunois Avec le soutien de la Drac Ile-de-France, de la Région Ile-de-France, du Département de la Seine-Saint-Denis, de la Mairie de Paris et des villes d’Aubervilliers, de Sevran, de Stains et du Bourget, du Théâtre de la Montagne Magique à Bruxelles, de l’Amin Compagnie Théâtrale – Salle du Jardin planétaire et du Festival 1,9,3 Soleil. Une sélection du Printemps des Poètes

La chronique

Vincent Vergone, metteur en scène, sculpteur et créateur d’images, nous invite dans un jardin miniature et rêvé, qui efface toutes les frontières. On est hier et aujourd’hui, ici et ailleurs, dans un paysage qui s’est construit et se reconstruit sans cesse à partir des cinq éléments fondateurs du monde: le bois, le feu, la terre, le métal et l’eau. Assis sur des petits bancs, à l’intérieur d’une tente où il fait sombre, frais, on habite un territoire où nature et culture s’épousent harmonieusement. Toutes créations trouvent sa place, autant celles des hommes : le poêle pour se chauffer, la pendule pour organiser les journées, les ustensiles de cuisine pour se nourrir que celles des végétaux, assemblages composites qui pendent au-dessus de nos têtes. En compagnie d’une musicienne, on explore de manière sensorielle la richesse insoupçonnée de tout ce qui nous entoure : odeurs de terre, de fleurs, de feuilles, émission de sonorités douces, écoute de poèmes de Marcelle Delpastre, poète paysanne, jaillissement d’images projetées par huit lanternes magiques. Naît alors dans ce petit coin de paradis un enfant, marionnette fragile, enfant sauvage qui semble ne pas connaître les codes du monde civilisé. Le tout se termine dans les reflets multicolores d’une brume mouillée qui sent la fleur d’oranger. Depuis plusieurs années, Vincent Vergone travaille en lien étroit avec les professionnels de la petite enfance pour sensibiliser enfants et adultes à la beauté du monde. En mêlant les arts dits savants (cinéma, poésie, musique, sculpture) aux formes d’arts dit populaires, il amène au cœur du quotidien des espaces propices à réveiller la nécessité et le goût de jardiner ensemble notre planète.

Dominique Duthuit

Ōuli

Compagnie Cincle Plongeur

Ōuli, signifie « nature » en hawaïen. Métamorphosée en princesse mi-animale, mi-végétale, la chorégraphe Anne-Laure Rouxel part, au rythme de chansons composées pour l’occasion par Julie Bonnie et des sons de la nature, à la rencontre de cette diversité luxuriante : ses merveilleux abîmes, ses fulgurantes hauteurs, sa vitalité et sa profusion de vie.

Elle joue, apprend à se nourrir, à se soigner, à se défendre et à se cacher… elle fait avec ses échardes, les tremblements de la terre, les tempêtes…
Elle donne vie, se repose au chaud près des siens…

Un voyage initiatique où la danse laisse place au jeu, à la fantaisie et à la ritournelle

Conception, chorégraphie et interprétation: Anne-Laure Rouxel
Composition musicale, vocale et interprétation: Julie Bonnie (voix, violon et guitare)
Lumières : Franck Thévenon
Décor : Patrick Genty
Costumes : Catherine Lourrioux

Production : Cie Cincle Plongeur avec l’aide à la résidence de l’Espace Malraux/ Ville de Joué les Tours (37). Coréalisation Théâtre du Beauvaisis. Avec l’aide à la création de la Direction Régionale des Affaires Culturelles Centre – Ministère de la culture et de la communication, du Conseil Régional de la Région Centre et du Conseil Général d’Indre et Loire et de la Spedidam.

La chronique

Ouli, signifie « nature » en hawaïen. Cette nature n’est pas vraiment pas vraiment représentée sur le plateau, une cabane, des feuillages, et voilà tout. Non, elle jaillit et nous envahit à travers le geste dansé, le son et la musique. En duo, accompagnées d’une bande-sonore composite d’insectes et d’oiseaux, la chorégraphe Anne-Laure Rouxel et la musicienne et chanteuse julie Bonnie convoquent des images qui évoquent la richesse et le mystère de la nature. C’est elle qui nourrit, qui soigne, qui protège mais aussi c’est elle qui menace, qui attaque, qui effraie. En créature hybride, Anne-Laure Rouxel traverse tous ces états d’émotions, instinctive et joueuse, fragile et curieuse, inquiète et audacieuse. Elle est un petit être imaginaire qui explore le monde pour y puiser vitalité et force. Progressivement, son corps se transforme, elle quitte sa peau de bête, se pare de végétaux avant de prendre forme humaine et de devenir jeune maman protectrice. C’est une petite histoire de l’humanité toute entière qui nous est racontée ici, du jour où il n’y avait que la terre, la mer et les oiseaux jusqu’à l’arrivée de l’homme… Qui sommes-nous dans ce monde ? interroge ce spectacle. Sans parole, la réponse est dansée: les mêmes depuis toujours!

Dominique Duthuit

La Caverna Sonora

La Casa Incierta

Une comédienne, une chanteuse lyrique et un pianiste nous entrainent énergiquement dans un parcours poétique, un opéra pour adultes, bébés et très jeunes enfants, ensemble à la découverte des premiers balbutiements, des babils, des paroles et des mots. Un voyage au sein de la gorge, dans la cavité de la bouche et du crâne en écho à la sensation que le tout-petit peut ressentir quand il fait tout pour communiquer avant même de verbaliser.

Interprètes: Clarice Cardell, Maribel Per, Mikhail Studyonov
Costume: Val Barreto
Direction Musicale: Mikhail Studyonov
Dramaturgie : Carlos Laredo, Miguel Angel Mendo
Mise en scène : Carlos Laredo

Une création de : La Casa Incierta Co-production Ayuntamiento de Madrid, Teatro Fernán Gómez, La Casa Incierta

La chronique

Les mains d’un pianiste et deux femmes  vêtues de blanc avec leurs lampes frontales d’exploratrice, nous emmènent jusqu’aux origines des mots et de l’écriture…Berceau de toute l’humanité.
Nous avons reçu tellement d’amour (oui, on peut dire ce mot en ce qui concerne « La caverna sonora ») au travers du lyrisme des voix chantées, des recherches gutturales des voyelles et de l’éclatement des consonnes sur le bord des lèvres; au travers d’une valse visuelle des signes et d’écritures archaïques dans un espace blanc rendu mobile par les deux interprètes.
Le spectacle terminé, chacun, enfants parents, personnel de l’enfance, programmateurs sont restés là, longuement assis devant le calme blanc… Il nous fallait ce temps pour savourer encore le temps suspendu par ce spectacle avant de rentrer à nouveau dans notre peau du quotidien et sortir du théâtre.

Agnès Desfosses