Embrasser la lune
Le Fil rouge théâtre
Création novembre 2010
Le 30 et 31 mars à Montigny-les-Cormeilles, les 3, 4 et 5 avril à Saint-Gratien
Tout près du ciel, elle dort. Ce chant qui s’échappe de ses lèvres, doux comme un murmure, on dirait du Mozart. Non loin de là s’affaire celui qui rassemble la matière de ses rêves. Elle ne le voit pas. La nuit est pleine de mystères. Une ombre passe sur son visage. La voilà qui rit à présent. Puis colère et tempête. Elle met tout à terre. Les émotions la chavirent. Le ciel aussi se déchaîne. Elle se relève, se hisse sur la pointe des pieds. Le ciel s’éclaire. En équilibre fragile entre veille et sommeil, elle avance. Elle chante à pleine voix maintenant. Lui aussi chante.
C’est du Schubert. La nuit est pleine de mystères. On dirait qu’elle a grandi. Raconter quelque chose de la nuit des enfants, de ce moment d’intimité avec soi-même, avec ses pensées, ses rêves, de la solitude, nécessaire à tout âge. On l’oublie parfois, l’enfant petit se construit aussi dans la solitude.
Conception et écriture : Eve Ledig, Jeff Benignus, Sabine Siegwalt
avec : Marie-Anne Jamaux (jeu) et Luc Fontaine (régie et jeu)
Mise en scène : Eve Ledig
Direction musicale et arrangements : Jeff Benignus
Scénographie et costumes : Sabine Siegwalt
Création lumière : Gerdi Nehlig et Frédéric Goetz
Travail vocal : Catherine Fender et Isabelle Marx
Conseil pour le mouvement : Charlotte Delaporte
Régie générale : Frédéric Goetz
Construction Olivier Benoit assisté de Marion Herbst / La Machinerie – Strasbourg
Production Le fil rouge théâtre
Compagnie conventionnée par le Ministère de la culture et de la communication – DRAC Alsace
Coproduction : La Passerelle, relais culturel de Rixheim, Grand Théâtre de Lorient, scène conventionnée,
Théâtre d’Ivry Antoine Vitez, scène conventionnée
Coréalisation : Théâtre Jeune Public, CDN d’Alsace à Strasbourg
Avec le soutien du festival Méli’môme à Reims et le parrainage
du festival À pas contés à Dijon (Brouillons Quint’Est – 2009)
Aide à la création : Région Alsace, Conseil Général du Bas-Rhin et Ville de Strasbourg
La chronique
Une femme, un homme, deux voix.
Avec délicatesse et poésie, « Embrasser la lune » emporte les tout petits dans un rêve éveillé, celui d’une petite fille, sorte de princesse au petit pois, juchée sur ses quinze matelas superposés.
C’est son monde ! « Elle », petit à petit, va s’y sentir à l’étroit.
Le désir puis le besoin lui viennent d’explorer l’ailleurs. Rire, joie, colère accompagnent ses découvertes, ses tentatives, ses échecs, ses victoires. Elle murmure, chante, on dirait du Mozart. « Lui », le veilleur de nuit, discret et sensible, s’affaire et rassemble la matière de ses rêves. Elle ne le voit pas. Lui aussi chante. C’est du Schubert.
Ces airs se croisent, se mélangent, se superposent. Entre les deux, le son ténu et cristallin des boîtes à musique accompagne leurs chants, fait grincer la tempête des ballons, donne des ailes à la lune.
« Embrasser la lune » raconte quelque chose de la nuit des enfants, de ce moment d’intimité avec soi-même, avec ses pensées, ses rêves…, et également la solitude, nécessaire à tout âge.
Dominique Duthuit