Le Grand Saut
Théâtre de la Guimbarde
Création 2010
Les 4 et 5 avril à Villiers-le-Bel, les 6 et 7 avril à Ermont
Deux personnages partent à la découverte d’un chantier urbain habité d’objets insolites et sonores. Dans ce terrain de jeu, ils construisent et déconstruisent, plongent dans les matières et les sons, expérimentent leur pouvoir tels des scientifiques.
Mus par la curiosité, ils se collent le nez au plâtre, font sonner les ustensiles, empilent les briques, envoient balader sable et eau dans les tuyaux et terminent leurs aventures par un grand plongeon.
Création collective en Belgique en mai 2010
Mise en scène : de Martin Staes/Polet
Jeu et musique : Yannick Duret (fille) et Nicolas Laine
Illustration : «Le plongeur rouge» du peintre Serge Vizcaino
Une production du Théâtre de la Guimbarde
En coproduction avec la Ville de Tourcoing – Festival Tréteaux Jeune Public
Avec le soutien du programme Culture de l’Union Européenne (Small Size)
Du sable sur la tête, de l’eau jusque dans la culotte : les auteurs du spectacle se sont emparés du principe de nombre de livres et de spectacles pour la petite enfance, l’exploration de l’espace, la découverte des matériaux, mais à rebrousse-poil, en troquant la mièvrerie souvent associée au propos contre une bonne dose de subversion. Au terme d’une adresse au public, deux personnages, une femme et un homme, partent, donc, avec autant d’enthousiasme que de maladresse, à la découverte de ce qui se révèle être un chantier. Bâches, échafaudage, outils, cordages, tuyaux, casques qui s’assemblent ou s’entrechoquent. Un univers urbain, quotidien, une expérimentation permanente, un chaos, qui, peu-à-peu, envahit tout le plateau, plutôt que les oiseaux, qui font cuicui, les roses, qui sentent bon, et les moutons, qui font bêêê.
Si l’approche paraît séduisante, elle ne renouvelle pas un genre assez couru en Belgique, la radicalité. Mais, surtout, le spectacle semble toujours hésiter à choisir sa voie, tournant autour du burlesque sans jamais vraiment s’y engager. La confrontation, poétisée, à un environnement hostile, dont les figures de Charlot, de Buster Keaton, de Laurel et Hardy représentent les archétypes, projette toujours le comique dans une autre dimension : critique sociale, métaphysique, rapport dominant-dominé. C’est, peut-être, ce point de vue en miroir, qui manque au « Grand saut », pour aller au bout de son projet.
François Fogel